Les finances locales sont, à cet égard, aspirées par les logiques de l’économie spatiale, qui insufflent un certain nombre de réformes. Cette doctrine, reposant sur la concentration urbaine, prône la mise en place de métropoles et de grandes régions. L’idée défendue par ce courant s’illustre parfaitement dans une note du Trésor de 2015, selon laquelle des « régions suffisamment grandes apparaissent comme l’échelon pertinent pour organiser une stratégie économique territoriale et assurer une répartition cohérente de l’activité sur leur territoire notamment entre les aires urbaines »[1]. Si cette logique possède sa propre cohérence, se pose néanmoins la question de l’égalité entre les territoires[2]. Au niveau des finances locales, les inégalités se creusent et les mécanismes créés peinent à limiter les inégalités. Or, comme le rappelle l’OCDE, l’action des collectivités est cruciale pour « le développement régional »[3].
Cette difficulté s’explique par l’histoire du modèle décentralisé français, qui s’est construit sur la reconnaissance de la libre administration des collectivités territoriales, impliquant que chaque entité construise son propre modèle de gestion et de développement.
Les finances locales ne peuvent plus être comprises au travers d’une seule approche. Elles nécessitent d’autres analyses complémentaires, notamment financière, managériale ou encore comptable. L’heure est désormais à la « data-visualisation » avec des graphiques financiers disponibles sur le site www.finances-locales.org.
[1] Trésor-Eco, Une approche économique de la réforme territoriale, n° 154 Octobre 2015.
[2] Laurent, 2013.
[3] OCDE, http://www.oecd.org/fr/gouvernance/gouvernance-pluri-niveau.htm